Les mondanités anglaises

La vie mondaine des familles anglaises se composait de thés, de dîners et de bals, sans oublier quelques soirées de musique ou des conférences littéraires. Les  » thés  » étaient l’une des occupations favorites de la   » société « . Il s’y pressait couramment trente à quarante personnes, même chez les familles les plus modestes. Comme il s’en donnait plusieurs par semaine dans chaque famille et que tous les membres de la colonie britannique se fréquentaient peu ou prou, il fallait quelquefois faire des prodiges pour pouvoir paraître à quatre ou cinq thés le même jour.

C’était la seule mondanité que se permettaient certaines familles austères de pasteurs ou les demoiselles âgées qui n’avaient plus personne autour d’elles. Elles y tenaient beaucoup, organisaient des tables de bridge pour distraire leurs amis et se retrouvaient entre personnes du même âge.

Mais il y avait aussi des thés très mondains. Ceux-ci étaient assez souvent l’occasion de réunions plus  » culturelles  » : on invitait des artistes, violonistes, chanteurs, les dames y prêtaient leur voix dans les morceaux à la mode, puisque beaucoup avaient appris à chanter.

A cela s’ajoutaient des dîners, une habitude très prisés par les familles d’un certain rang qui tenaient à les conserver avec un plus grand faste possible. Ces réceptions au cours desquelles les boissons étaient servies raisonnablement, étaient très souvent suivies d’un bal, soit au même endroit, soit au domicile de l’un des résidents. Dans les salles de bal, on déployait un grand luxe de lumière et de fleurs. Un orchestre faisait danser, orchestre local en général, mais on n’hésitait pas dans certaines circonstances à faire venir un orchestre plus réputé de Biarritz, de Paris ou d’ailleurs. L’évocation de toutes ces activités nous laisse percevoir un rythme de vie agité chez les personnes désirant faire partie de cette société, d’autant plus que toutes ces distractions se renouvelaient à une cadence très rapide. Il se donnait tous les jours plusieurs thés où il fallait être, les dîners revenaient au moins une fois par semaine dans chaque famille, la chasse avait lieu tous les deux jours, les bals moins, fréquents certes, revenaient tout de même au moins deux fois par mois, et il fallait encore loger dans son emploi du temps le golf, les activités charitables, les promenades et excursions, les conférences, le cercle ! De plus, il semble que ce soient les mêmes personnes qui menaient de front toutes ces activités, d’où l’admiration des chroniqueurs, tout particulièrement pour les jeunes filles que l’on voyait suivre avec intrépidité une chasse, puis orner de leur présence un grand dîner avant de danser éperdument jusqu’à une heure avancée de la nuit.

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