L’église Saint-Laurent édifiée sur le coteau qui domine Billère, fut le premier et unique lieu de culte de cette communauté, rattachée au diocèse de Lescar et dédiée à ce saint martyre brûlé sur le gril en 258.
La première construction date certainement du XIIIème siècle, époque à laquelle Billère n’était encore qu’un village rural de soixante habitants. Selon un plan roman d’une modeste petite église villageoise, elle comportait une seule nef terminée en hémicycle, origine de la nef centrale actuelle, et, sur son côté sud, la sacristie et un porche d’entrée assez grand qui s’ouvrait sur le cimetière aujourd’hui disparu, à l’emplacement du presbytère actuel. Comme dans beaucoup d’églises rurales béarnaises, la façade occidentale présentait un mur-clocher sans ouverture.
A quelques pas au sud de l’église, le long du chemin allant de Caplane au village, le premier cimetière occupait, à quelque chose près, l’emplacement du presbytère actuel. Mais, à la fin du XVIIème siècle, l’ancien cimetière fut abandonné pour un nouvel établi au nord de l’église et qui sera progressivement agrandi. De minces vestiges du premier cimetière furent mis à jour en 1857 lors de la restauration du clocher-porche.
On ne peut rattacher l’architecture de l’église Saint-Laurent à aucun style particulier, si ce n’est le clocher-porche qui est dans la lignée de ceux édifiés à la même époque, à savoir la seconde moitié du XIXème siècle.
Au cours de la première moitié du XIXème siècle, de multiples travaux de réfection furent entrepris sans modification de l’apparence de l’édifice, contrairement à ceux effectués ultérieurement.
Quelques repères historiques
- 1587 : l’église devient un temple protestant
- 1620 : l’exercice du culte catholique est définitivement rétabli grâce au voyage de Louis XIII en Béarn.
- 1687 : construction d’une nouvelle sacristie, l’ancienne et le porche étant transformés en chapelle de La Vierge. Egalement création d’une porte à l’ouest.
- 1792 : d’importants travaux de sauvegarde sont nécessaires pour palier un délabrement inquiétant de l’édifice. Saint-Laurent n’est plus alors qu’une succursale de Saint-Martin de Pau, un simple oratoire. Des réparations se poursuivent sans cesse, mais ne peuvent empêcher la vétusté du bâtiment. Depuis cette date et jusqu’en 1838, compte tenu de cette vétusté et de l’accroissement de la population, des travaux d’agrandissement sont envisagés.
- 1839 : le bas-côté sud (chapelle de la Vierge) est aménagé, avec percement d’arcades en briques plates. Mises à jour en 1990, elles correspondent à la configuration actuelle de l’édifice.
Une porte est percée dans le clocher mur ( façade ouest). - 1842 : construction du bas-côté nord, symétrique de celui du sud; son emprise sur le chemin existant nécessitera d’en créer un autre au sud de l’édifice.
- 1856 : le clocher mur en mauvais état est remplacé par un nouveau clocher: le clocher porche actuel.
- 1900 : la modernisation achevée, le Baron d’Este fit don d’une petite horloge.
- 1949 : à la suite d’un incendie en décembre 48, une nouvelle sacristie est construite à l’est de l’ancienne. Ceci permet l’agrandissement des bas-côtés avec percement d’une arcade supplémentaire de chaque côté du chœur.
- 1990 : la restauration intérieure de l’église est réalisée avec beaucoup de soins : réaménagement du chœur des Fonds Baptismaux, de la tribune, des sols, des plafonds, des enduits sur les murs avec mise en valeur des briques des arcades, de l’éclairage, du chauffage mais aussi création de nouveaux vitraux sur les bas-côtés.
- 2000 : réaménagement du parvis entre l’église et le Presbytère avec déplacement du Monument aux Morts dans un espace vert plus vaste, ce qui permet une meilleure organisation des cérémonies du Souvenir.
A l’intérieur de Saint-Laurent, rien n’a malheureusement subsisté de son mobilier médiéval.
Aujourd’hui, en entrant dans l’église, notre regard est immédiatement porté dans l’axe du chœur sur le magnifique vitrail qui illustre un passage de l’Apocalypse de Jean. Jésus y est vêtu d’un manteau rouge sur sa tunique blanche.
Ce vitrail, d’une douce luminosité, fut offert en 1901 par Misses Hutton à la mémoire de Jean Caubarrère, leur intendant, en reconnaissance des services rendus. Il fut réalisé par un maître-verrier anglais Arthur Louis Moore.
On pourra voir aussi quelques tableaux intéressants ornant les bas-côtés :
- Au nord : une « Vision de Saint Antoine de Padoue », inspirée d’une peinture espagnole. « Un Saint-Laurent », près de son lit de fer rougi, instrument de son supplice.
- Au sud : deux excellentes copies, l’une « la Vierge à la chaise » de Raphaël, l’autre « la Vierge adorant l’Enfant » du Corrège.
Enfin, les pierres tombales ne sont plus à leur emplacement d’origine. Elles ont trouvé une autre présentation lors de la restauration de 1990.
Texte réalisé d’après les études faites par :
Monsieur et Madame Pich, en 1990.
Monsieur Pierre Frouté, en 1997 (revue « Pau et Béarn »).
et Mademoiselle Véronique Escoudé de l’association des Amis des Eglises Anciennes du Béarn, en 1995.